jeudi 27 décembre 2012

De La Réunion à Richard's Bay, Afrique du Sud

On sort du port au moteur cette foi. La GV est hissée dans l'avant port puis on abat et à nous le dernier bout d'Indien. Il est midi le 15 novembre 2012, le spi fractionnel sort de son sac. Il ne restera pas longtemps en l'air, le dévent de l'île, très haute, est important. Du coup, la risée Nanni prend le relais pour 3 heures avant un peu de près sous foc et GV haute. Le vent adonne petit à petit et gagne en pression. La première nuit s'annonce rapide.

Dès le lendemain, le reacher prend du service avant de remettre le spi fractionnel. On passe une super nuit avec un vent stable et un ciel bien dégagé. Sensation qu'on n'avait pas eu depuis bien longtemps.

On continue à glisser bien au sud pour contourner bien largement la cote sud de Madagascar réputée peu accueillante en cas de coup de vent de Sud, et surtout pour éviter une zone orageuse stationnaire. Ce sont quelques milles en plus, mais quand on voit les éclairs au loin dans notre ouest, on est bien content de profiter du beau temps.

Le 17, on empanne tribord amure, le vent s'orientant Nord Est, il est temps de viser l'Afrique du Sud. La mer devient moins maniable et le vent monte d'un cran. On remplace le spi par le foc. Dans cette zone le trafic est intense. Beaucoup de cargos passent maintenant par le sud pour rallier l'Asie. On croisera même un petit tanker brésilien qui passe à 1 mille de nous et appelle à la VHF pour avoir des infos sur le bateau. Un des officiers du bord veut partir autour du monde aussi et le bateau lui plait. Drôle non?

Le front s'approche. Virement de bord, puis le vent adonne petit à petit mais en passant d'abord par une phase de molle, pas pour longtemps. On est vite sous foc et 3 ris au largue, en mode Indien. C'est parti pour 24h de lessiveuse intensive avec la trinquette qui remplace le foc.

Le coup de vent est passé, le vent s'oriente plein Est. Il faut remettre de la toile et on empanne pour contourner l'anticyclone par le nord et éviter ses griffes de pétole.

Les fichiers météo s'affinent. Un coup de vent de Sud Ouest est annoncé pour le 25 le long des côtes africaines. Cette configuration est la pire possible dans cette zone. Le vent est alors contre le courant des aiguilles, ce qui a pour conséquence une grosse mer casse-bateaux. En gros, il est hors de question de se trouver à moins de 70 milles de la côte dans ces conditions. Nous sommes maintenant dans du vent léger, et une bonne progression n'est donc pas garantie. C'est le stress!!! Doit on aller à Toliara à Madagascar pour laisser passer le coup de vent, ou Capado est-il capable d'arriver à temps pour être au port avant le carnage?

Les échanges de mails s'intensifient entre les bateaux. Sputnik et Lady Anne, partis 48 heures avant nous, peinent un peu dans la pétole. Ty Punch parti 24 heures avant nous, mais plus lent donc encore au sud de Madagascar, sont aussi face à ce dilemme. Hervé nous envoie deux fois par jour les prévisions afin de soigner notre trajectoire et garder un œil sur ce coup de vent qui monte le long de la côte. En tout cas, c'est bien sympa d'avoir des amis ainsi sur l'eau. On a un peu rattraper les catas devant nous, il semble que la pétole nous favorise un peu.

On met tout dessus, Spi de tête, trinquette et GV haute. On passe en mode course. Il ne faut rien lâcher et surtout ne pas tomber dans la pétole. Vive le téléphone satellite qui nous permet d'avoir régulièrement la position de l'anticyclone. Le 20 dans la nuit, on reste dans le cockpit, prêt à réagir à l'écoute de spi en cas de départ au lof. La gaine de l'écoute finit par casser. On affale, un peu de couture et on renvoie. Le reste de la nuit sera presque parfait, ciel étoilé et vent stable.

Le timing semble s'améliorer pour nous. On va un peu plus vite que nos prévisions de marche et rattrapons petit à petit nos copains devant. On décide donc de continuer et de ne rien lâcher. La dernière inconnue et le temps que l'on va perdre dans la transition entre le vent d'Est et le vent de Nord qui nous propulsera sur la fin.

Superbe journée le 22, avec la visite de dauphins, une mer clémente, un vent stable. On peut se doucher, bouquiner tranquille, le pilote barre bien. Décidément, on multiplie les bonnes nuits. Empannage tribord amure, on va chercher le vent de Nord et ainsi avoir un bon angle pour arriver sur Richard's Bay. Dans la journée, le ciel se couvre, la mer se forme, le vent monte. C'est parti pour le dernier sprint. Adrien barre toute l'après midi, sous spi fractionnel et GV 2 ris. Ça va vite à très vite. L'hyrdogénérateur siffle fort dans les surfs. La longue houle de sud rencontre la mer du vent de Nord, ce qui donne quelques tremplins qui font voler le Capado. C'est sport!

Avec la nuit, le vent monte encore d'un cran. Plus possible de tenir le spi, on est maintenant sous foc et trois ris. La mer se fait de plus en plus mauvaise. A 3 heures du matin, le vent passe la sur-multipliée. On prend d'abord un ris dans le foc mais ca ne tiendra qu'une demi heure. La trinquette prend le relais et le pilote ne tient plus. La mer envoie Capado dans tous les sens, il faut barrer. Le speedo ne descend pas sous les 10 nœuds. On se rapproche vite du but.

On arrive parallèle à la côte vers Sainte Lucie et la mer se calme enfin à 3 milles du rivage. On est à 10 milles du port et le chariot de tête de GV décide de casser. Qu'à cela ne tienne, on est à l'heure, bien trempés. On finira sous trinquette seule avec un peu de moteur. On peut se sécher, ranger le bateau, et nous préparer pour la manœuvre de port.

En rentrant, on se fait survoler par la pilotine qui est un hélicoptère ici, dingue. Au lieu du traditionnel bateau noir et blanc, ici le pilote se fait hélitreuillé sur les cargos, premier port de charbon au monde oblige. Finalement nous rejoignons le small craft harbour, un peu bondé mais on trouve une place à couple d'un cata.

Nous sommes arrivés 12 heures après nos amis Sputnik et Lady Anne, et 12 heures avant le coup de vent. Ouf.

Distance parcourue: 1642 nm
Temps de parcours: 8 j 22 heures 30 minutes
Vitesse moyenne: 6,8 nœuds
 

mercredi 5 décembre 2012

La Réunion

Départ de Port Louis, Maurice, à 7h le 23 octobre avec Philippe et Blanche à bord. Mer calme et peu de vent. Conditions parfaite pour nos invités. Malgré le peu de vent, on arrive à garder un peu de vitesse sous spi de tête et GV haute, cap au sud, puis le matin arrive, le vent s'oriente Nord Est avec un peu plus d'intensité. On empanne donc direction La Réunion par la pointe nord. L'ile étant très haute, on la voit dès le lever du jour. Puis vers 10 heures, elle disparaît sous les nuages. En arrivant vers la pointe nord, on reçoit un appel VHF de Ty Punch, parti eux aussi la veille au matin de Maurice, mais depuis la baie de Tamarin. Ils sont devant nous, génois et GV en ciseaux. Une heure plus tard on les rattrape dans la baie de la Possession. Trop sympa de se croiser ainsi toutes voiles dehors.
 
L'entrée dans le port sous voile se passe bien, mais vu l'étroitesse de l'entrée, il nous faudra un moteur pour ressortir. Le rally de l'ARC est là aussi et prend donc toute la place. On se retrouve sur le quai avec les frigos industrielles. Ty Punch vient à notre couple, premier apéro de cette escale.

Première mission, trouver une voiture de location. Pas facile en haute saison mais la persévérance de Philippe paie. Direction le Sud et Saint Gilles en guise de première balade. On retrouve de la cuisine française avec ses fromages, un régal.

Deuxième mission: lancer la réparation du moteur. Après tant de temps arrêté, il ne tourne plus. Aïe. On a de l'eau dans l'huile, ce n'est pas bon signe... Les échantillons d'huile et de fuel sont envoyés en métropole pour analyse. Il va falloir s'armer de patience.

Sous les conseils des piliers du bar Le Forban, on se lève aux aurores pour monter vers le point de vue du Maïdo. Il n'y a pas encore de nuage, on a une vue imprenable sur le cirque de Mafate quelques centaines de mètres au pied des parois acérés de ce cirque inaccessible en voiture. On avait un peu perdu l'habitude de prendre de l'altitude avec notre vie au niveau de la mer. Ainsi on retrouve le froid des hauteurs et l'oxygène un peu plus rare. En tout cas, la vue est à couper le souffle.

On redescend en empruntant une route forestière à flanc des hauteurs. Très belle forêt avec des aires de pique nique super bien aménagées un peu partout. Il est 10 heures et les nuages sont déjà sur nous. C'est la purée de pois. Il ne reste plus qu'à descendre vers la cote. A la pointe du diable, on voit des pécheurs braver la forte houle qui vient s'y briser et menace des les emporter. Ensuite on va déjeuner à Saint Pierre, voir à quoi ressemble l'autre port de la Réunion, bien plus accueillant que le notre. Au déjeuner, la serveuse renverse l'intégralité de son plateau sur Adrien. Cocktail de fruits, bière et cacahuètes, il devient un apéro ambulant...On visite la ville puis on passe vite fait à Decathlon.

Le lendemain, on monte au Cap noir pour avoir une autre vue sur le cirque de Mafate. 15 min de marche. Encore une fois, la vue est époustouflante. Il est encore tôt, du coup on remonte en voiture pour aller voir la plaine des palmistes. C'est jour de marché, on en profite pour acheter du bon fromage. Ensuite, repérage des hébergements possible afin d'organiser une prochaine excursion au piton de la Fournaise. Retour au bateau par la cote ouest. Pour un apéro avec JB, ami de Nantes et rencontré à Tamarin (Maurice), ainsi que Ty Punch.

La nuit, le catamaran Milo one, un catana 58 juste devant nous se fait visiter. Heureusement Yvan et Sabrina était à bord et on fait fuir le voleur qui est parti les mains vides. Il en a même oublier l'autoradio de la voiture de location qu'il avait déjà fracturé. S'en est trop, déjà que les frigos entretiennent un bruit de fond constant, qu'il n'y a pas d'accès à l'eau et que c'est franchement insalubre, on décide tous de bouger les bateaux coute que coute.

François, qui était en équipe de ligue de 420 avec Adrien à l'époque, nous propose de venir à couple de son cata. Milo One trouve une place sur le quai d'en face en bougeant quelques bateaux, Ty Punch ira à la Marina. Christian de 1+1, autre Catana 58, et Yvan prennent leur belle annexe pour remorquer le Capado. Une bonne chose de faite. Du coup, le soir, c'est apéro à bord de Milo One, Yvan et Sabrina avec leur fils Hugo. Nous rejoint Christian de 1+1. L'apéro se transforme en une grosse soirée débridée jusqu'à 2 heures du mat. Le bateau est tellement grand, qu'il y a un véritable dance floor dans le cockpit.

Le lendemain tourne au ralenti avec une petite balade à Saint Denis et un tour au marché de l'artisanat. On mettra aussi le bateau de l'autre coté de Catalizé (www.catalize.re), sur une place au port laissée vacante par un local parti faire un tour à Maurice. Olivier, un ami d'Adrien lors de sa période Toulousaine, nous rend visite avec des spécialités locales ainsi que du vin. Le top. On enchaine tous ensemble sur la Soirée Halloween organisée au club de plongée le dodo palmé.
Entretemps, Nanni Diesel tarde à se prononcer sur la cause de la panne, ca traine. Monsieur Bourdel revient au bateau prendre d'autres mesures. La moutarde commence à monter. En attendant ces éternels retards, nettoyage de l'annexe et révision des winchs.

On est le 1er Novembre, pont oblige on ne peut rien attendre de Nanni, du coup nous laisserons le bateau tout seul ce soir. Direction Bourg Murat en passant par Tampon. En montant, on passe dans de nombreux champs d'Ananas. Puis on arrive à l'hôtel assez tôt ( Hôtel Piton des Forges ), pour une bonne sieste puis balade sur un petit piton surmonté d'un gros radar météorologique. En redescendant, on croise des chevaux qui vont au champ, suivis d'un gros cochon tout noir. On passe la soirée à faire du ping pong. Coucher tôt car le lendemain, c'est debout à 4h. On roule jusqu'au pas de Belcombe où nous arrivons au lever du jour. Il fait un froid de canard. Brrrrr! Ca motive pour bien marcher en tout cas. On descend d'abord les 150m de la paroi du cirque, puis un long plat sur la rivière de lave, dure bien sure, avant une ascension rendue laborieuse par le fait que tu te crois toujours proche de la fin alors que le chemin nous fait faire le tour du cratère jusqu'au sud où réside le point de vue. On se faisait poursuivre le long de la marche par l'ombre du volcan réduisant avec le soleil qui monte. Nous devons être le troisième groupe à arriver au cratère depuis le début du jour, juste avant la valse des avions et hélicoptères pour touristes. Le cratère et ses 375m de fond est impressionnant. On voit même quelques fumerolles au fond. Et derrière nous, vue sur la coulée de lave qui tombe en 3 étages vers la mer. C'est vraiment superbe. Retour ensuite où l'on voit le gros du flot des marcheurs partir à leur tour à l'assaut de la roche volcanique. Beaucoup nous demande: « c'est encore loin? ». Long week-end oblige, la file des marcheurs est sans fin. A tel point qu'il en deviendrait presque difficile de passer à contre courant. On a bien fait d'arriver tôt avec le parking quasiment vide. 5 heures de marche magnifique. Au retour, on découvre toute le paysage alors dans le noir à l'aller. La plaine des sables au milles teintes, puis un autre cratère plus vieux mais bien profond, avec une vue superbe sur la vallée. Déjeuner à Bourg Murat au QG, sous les conseils d'Olivier. On s'installe au coin du feu, puis c'est rougail zandouilles, cary de Camarons et autres réjouissances de la gastronomie locale sans oublier le rhum arrangé en digestif.
En absence de réponse et de décision claire de la part de Nanni, afin de pas perdre plus de temps car la saison cyclonique approche, nous décidons de prendre commande d'un nouveau bloc pour le moteur. En gros, on garde la marinisation de l'ancien moteur que l'on met sur le nouveau. Il prend l'avion le lundi depuis Nanni en France. Cela fait déjà 2 semaines qu'on est là sans que rien ne fut fait sur le moteur. Il est temps d'agir. La Réunion est super, mais il faut continuer le voyage.

Deuxième excursion. On commence par une halte par Sainte Anne, son église atypique et le bassin bleu où sort une source et est parfait pour une baignade rafraichissante. Déjeuner à Sainte Rose, dans l'anse des cascades au milieu d'une palmeraie. Il pleut fort du coup on passe dans les différentes coulées de lave sans trop les voir. Je ne savais pas qu'il pleuvait sur la lune...

Hôtel à Saint Philippe. Au petit matin, on retourne aux coulées de lave avant la pluie puis nous allons aux jardin des parfums et des épices. Super visite guidée dans toutes ces plantes où le guide a toujours une explication « trop géniale » selon ses dires, et on ne peut qu'être d'accord.
On continue la journée vers Saint Joseph avant de s'arrêter à Grande Anse. C'est la grande sortie dominicale. Tout le monde est super bien installé avec des bâches tendues, les barbecues marchent à fond pour les carrys et rougails. C'est une grosse logistique qui rassemble toute la famille et les amis, de grands professionnels du barbecue. Les vagues sur la plage sont impressionnantes, heureusement un bassin a été aménager pour faire une piscine d'eau de mer à l'abri des forts courants, grosses vagues et méchants requins.

Le soir, on retrouve Sputnik avec Erik et Delphine, ainsi que Gaspard, Chris et rencontrons Lee, un américain qui comme Chris navigue seul sur son bateau Largo. Il est parti sans quasiment rien y connaître en voile. Depuis il a bien apprit. On improvise aussi un barbecue sur le port car Sputnik a relevé un beau thon avant d'arriver. Soirée sympa à la frontale et toujours sympa de retrouver les amis.

Le bateau propriétaire de la place au port que nous occupons va revenir, il faut donc déménager à nouveau. Belle chaine de solidarité avec le moteur de Gaspard sur l'annexe de Chris et Gaspard en capitaine de remorqueur talentueux. On finit par aller le long du quai laissé libre par l'ARC parti pour l'Afrique du Sud.

Journée tranquille avec partie de boules endiablée entre Philippe et Blanche contre nous. Pour une fois, l'expérience n'a pas payé. Puis direction Sainte Marie afin de payer pour le bloc et maintenir la pression. Que c'est dur d'avoir du répondant et de la réactivité!!!! Le soir, nous recevons Delphine et Olivier à bord avant qu'il parte pour Mayotte.

Au menu du jour, le cirque de Cilaos. Comme d'habitude, le lever aux aurores est de rigueur. La route pour accéder au cirque est la plus escarpée, et dangereuse par temps de pluie avec les chutes de roches. Encore une fois, nous voilà plongés dans un décor vertigineux, surplombé par le piton des neiges.
Au retour, nous allons dans la ravine de Saint Gilles. On marche le long d'un aqueduc avant d'arriver à un bassin et sa cascade. Très sympa, avec une eau un brin fraiche quand même. On n'aura jamais pris autant de bain dans de l'eau douce.

On n'a pas encore fait toutes les routes. On embarque Delphine et en route pour Takamaka, vallée au milles cascades avec un barrage hydroélectrique au fond. On laisse Blanche et Philippe et allons à pied jusqu'au barrage, puis retour, en 2h. Chemin bien escarpé et un gros dénivelé à la clef. On est en pleine jungle, il fait chaud. Pour se rafraichir, on retourne au bassin bleu à Sainte Anne avant de rentrer par la plaine des Palmistes. Puis, comme on est tôt, on va voir James Bond en salle.

Le nouveau bloc moteur est enfin en route, du coup on enlève l'ancien du bateau que l'on va déposer à Sainte Marie chez le mécanicien. Autant ne pas espérer qu'il vienne le chercher....

Pendant que Monsieur Bourdel équipe le nouveau moteur, on part faire un tour dans le cirque de Salazie, le plus touristique des trois. On cherche un hôtel pour le soir, mais c'est archi complet. Dommage. Le cadre est à la hauteur de sa renommée. On rentre ensuite au bateau voir le départ du Vendée Globe avant d'aller à Saint Paul pour le diner. Là on tombe sur un groupe entier entrain de danser la country avec les botes, les chapeaux et les franges pour certains. On ne s'y attendait pas vraiment.

Le dimanche, on range un peu le bateau, attaquons le dossier assurance pour notre moteur et surtout organisons un gros apéro à bord du Capado. Tout le monde est là. Magalyanne, Sputnik, Ty Punch, et Olivier d'un bateau voisin. Super soirée sous le taud de cockpit agrémenter de quelques bâches pour protéger tout le monde de la pluie.

Sous l'impulsion de François, on se retrouve à Cilaos pour une journée de Canyoning. Groupe super sympa. Premier effort, enfiler les combinaisons, la surcombinaison, le casque, le baudriers. Penser à bien mettre le pic nique au sec dans les bidons, ainsi que des affaires de rechange. Petite marche puis on atteint le premier toboggan. Ensuite, un petit rappel pour se mettre en jambe. La vue est superbe. On se marre bien à voir chacun plus ou moins à l'aise. Au rappel suivant, le bassin est assez profond pour se lâcher à 6m avant la fin. On range les mains et le bout défile alors super vite, puis plouf. D'un autre caillou, on peut sauter à nouveau, sans corde. On passe ensuite au rappel en double. Chacun sur une corde, on descend en parallèle, pose photo sur un promontoire et on continue. Arrive alors la surprise du chef. Guillaume, le moniteur, avait mis un sac à dos en guise de barrage en travers de la cascade. Une fois qu'on est bien sous lui, il enlève le sac et on s'en prend plein la figure. Nettoyage au karcher. Tout le monde est maintenant dans le bassin avant le plus grand rappel: 55m à pic. C'est vertigineux. Capu nous fait une petite glissade au démarrage mais tout va bien. Encore une fois, on peut lâcher d'assez haut en bas. Sensations fortes garanties. Un dernier petit rappel puis on est en bas. Instant séchage, rinçage des combinaisons, pic nique puis paquetage. On a de la chance, la pluie menaçante du matin a eu le bon goût de rester dans le cirque de Salazie et nous a épargné. Ce n'est pas le tout de descendre, il faut bien remonter. C'est parti pour une grimpette assez éprouvante avec sac sur le dos, chacun portant sa combi mouillée et les garçons se partagent en plus les bouts. On s'attache régulièrement aux lignes de vie. La dernière crête, baptisée par Guillaume, la crête du « il faut y croire » et assez vertigineuse. C'était vraiment une sacré expérience. Donc merci beaucoup à François et aussi à Cilaos aventure (http://www.cilaosaventure.com) pour cette journée mémorable.
Le moteur arrive. Il était temps. Monsieur Bourdel refuse de toucher à l'installation pour ne surtout pas prendre de responsabilité... En plus Nanni demande que l'on pose une crépine si on veut que l'installation soit garantie. En gros refaire un trou dans la coque et être en double emploi avec le Sail drive qui fait déjà prise d'eau de mer. Une belle décision politique et qui n'a aucune justification technique. Au passage, nous n'avons toujours pas eu de réponse de la part de Nanni en ce qui concerne notre ancien moteur. Heureusement qu'on a pris les devants, on serait encore à attendre.

Adrien et Gaëtan luttent pour réaligner le moteur avec le sail drive, rien n'y fait. Finalement, un coup de main du mécano local débloque la situation. Il faut aussi modifier la ligne d'échappement. Le nouveau waterlock plus gros a des sorties de diamètre 45mm, alors que le tuyau est de diamètre intérieur 40. Avec Gaëtan et Philippe, on s'échine à tenter de mettre tout ca ensemble mais ca ne veut pas. Il est temps de déposer Blanche et Philippe à l'aéroport après 5 semaines passées à bord entre Maurice et La Réunion. Au revoirs poignants puis retour au bateau pour un second round avec le tuyau d'échappement. Un coup de lime supplémentaire, une bonne dose de Vaseline, beaucoup d'efforts et c'est bon. Ouf. A 21h, on démarre le moteur, ca tourne!!!!

Au matin, Monsieur Bourdel revient pour la mise en service du moteur. On teste tout, le long du quai, puis on largue les amarres pour un tour dans l'avant port. Drôle de sensation que de se déplacer à nouveau avec une hélice qui tourne. On revient à quai, tout va bien. Nous avons donc un moteur qui fonctionne à nouveau, et toujours pas de réponse de Nanni quand au précédent.
La veille, Blanche et Philippe n'avait pu monter dans l'avion, un rapatriement sanitaire leur a pris leurs places. Ils ont donc passé une dernière nuit dans un bel hôtel à Boucan Canot où nous les avons rejoint pour le déjeuner. On leur dit au revoir à nouveau en milieu d'après midi. Il faut préparer le bateau, la fenêtre météo est encore bonne. Dernière soirée à bord de Magalyanne et ainsi rencontrer leur fille Magalie et leur petite fille Romane.

On attend les douaniers pour la sortie, on prend une dernière météo et c'est parti, nous quittons le port à 12h15, en route pour un dernier bout d'Indien réputé pour sa météo capricieuse.